16/ Pensez vous que le combat soit un élément important de l’art martial ? Qu'en est il pour votre Ecole ? Je pense quand à moi que c’est un élément de grande importance, qu’en pensez vous ?
Fred
Sans nul doute le combat est un élément important de l'art martial, il en est même la finalité pour le style externe. L'aspect guerrier de l'art a pour priorité d'être efficace si l'on doit combattre et on ne peut l'être qu'avec l'expérience du combat (comme dans tout domaine où l'expérience est toujours nécessaire). Le combat finit l'approche commencée dans le travail personnel répétitif des techniques de bases, puis celui codifié 2X2 avec partenaire, complétée ensuite par des assauts libres, lors de l'étude.
Mais plus important encore que le combat est l'état d'esprit dans lequel on le prépare, la manière dont on l'aborde. Selon le cas on peut s'équilibrer, s'épanouir, arriver à maîtriser sa peur et ses émotions et trouver la paix dans une force tranquille. Ou bien devenir une "brute épaisse" qui ne sait que taper à la moindre divergence et n'a d'autre soucis que de prouver aux autres et à lui-même qu'il est fort en combat. Une étude du combat bien menée permet également au pratiquant de prendre confiance en lui, de s'affirmer et de ne plus être victime de la peur qui lamine la vie quotidienne de nombre de personnes qui ne s'intéressent pas aux arts martiaux.
L'importance que l'on accorde au combat est toutefois relative selon ce que le pratiquant recherche et son besoin. Pour certains le combat est tout au point que les autres aspects de l'art sont occultés, pour d'autres il devient secondaire car ils ont dépassé ce qu'ils avaient à trouver dans le combat. Ces choses changent avec l'âge et les années de pratique. Chaque étapes dans la voie de l’art martial a ses vérités qui lui correspondent, l’évolution les modifie et ce qui est crucial a un moment donné peut ne plus avoir beaucoup d’importance quelques années plus tard.
Quoi qu'il en soit, si le combat est pour soi d'une grande importance, on ne doit surtout pas négliger les autres domaines de l'art (l'interne, les aspects thérapeutique, philosophique, diététique, etc.) au risque de réduire l'art au seul pugilat alors qu'il est beaucoup plus que cela (si les hommes ont élevé des techniques guerrières au rang d' "Art" il doit bien y avoir une raison…). Si le combat est devenu secondaire, on ne doit pas oublier que parallèlement au plaisir que l'on a à poursuivre sa voie dans le domaine affectionné, on se doit de rester constamment efficace dans l'application des techniques de combat.
Pour notre école, l'étude du combat est un des aspects fondamentaux de notre enseignement, que nous ne négligeons pas. Elle est très réaliste, nous privilégions l'efficacité dans la neutralisation de l’adversaire à l'orientation compétitive, et nous l'effectuons dans l'esprit du "au cas où" un jour il serait nécessaire de se défendre.
F. Fournier
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