33/ En tant que pratiquante du vietvodao depuis quelques années, comment expliquez-vous que l'on doit suivre des cours contre monnaie sonnante et trébuchante? Faire rentrer de l'argent dans les caisses comme solution vénale aux problèmes de tout un chacun ne me convient pas! Le vietvodao est à tous les pratiquants, il est à moi autant qu'aux responsables éminents du vietvodao! Pour qu'elle somme d'argent un professeur doit-il faire connaître son savoir? Personne ne demande le même montant et on trouve de tout sur le marché!
Nathalie
La différence de prix que vous constatez est inévitable, chaque école ou club a son mode de fonctionnement et ses raisons pour définir ses tarifs.
Par exemple certains clubs bénéficient gratuitement d'installations avec tapis, glaces, parquets, vestiaires, prêtées par la mairie, chauffées, et n'ont même pas l'électricité à payer de surcroît. Ces clubs perçoivent également des subventions de diverses structures administratives pour l'achat de matériel spécifique à la discipline, faire venir des experts à l'occasion de stages, ou pour couvrir des frais de déplacement. Même l'assurance des membres est parfois prise en charge par un tiers. On peut effectivement s'interroger comme vous le faite sur les raisons qui les poussent à demander de l'argent à leurs adhérents.
Dans d'autres cas, l'initiative d'ouvrir un cours, de créer une école, est livrée à elle-même et il faut alors se débrouiller comme on peut, sans aide d'aucune sorte et dans le domaine privé. L'organisation de cours nécessite une mise en place structurelle, des engagements matériels et financiers, des investissements nécessaires à l'installation matérielle et autres frais d'organisation. Une école est une entité qui a ses nécessités, elle doit exister et évoluer dans un contexte économique, elle a ses propres charges, obligations et engagements, qu'elle doit assumer. Bref, tout ceci a un coût de fonctionnement qu'elle doit couvrir et c'est là la première raison qui l'oblige à demander une participation financière à ses élèves. Ce que l'on comprend plus aisément.
Il ne faut pas oublier aussi que la qualité des enseignements est inégale ; l'enseignant qui a 50 ans d'expériences prodigue un enseignement d'une autre facture que celui qui émane d'un jeune homme fraîchement diplômé… et il est logique que cela se répercute dans la tarification.
Quand à la position de chacun face aux tarifs demandés, cela ne regarde que lui-même. Lorsque l'on va au restaurant, on peut aller chez une toque 3 étoiles en y mettant le prix, ou prendre la formule du jour à 10€ au bistrot du coin, ou encore aller à la soupe populaire où c'est gratuit. Dans tous les cas on mangera ! Il appartient à chacun de choisir ce qu'il met dans son assiette.
Si quelques enseignants ont des finalités pécuniaires, une école traditionnelle enseigne son art avant tout, elle ne fait pas du commerce et la notion de marché lui est étrangère.
F. Fournier