Les Ethnies Minoritaires du Vietnam
Le Vietnam - situé dans la partie orientale de l'Asie du Sud-est, une région tropicale des moussons - est un point de convergence de diverses ethnies, un carrefour de diverses civilisations. Son relief assez accidenté avec des régions montagneuses, des plaines et des côtes, est un autre facteur de la complexité ethnique.
54 ethnies y ont été identifiées dont les Khinh ou Viêt, largement majoritaires, représentent environ 87% de la population. Certaines comme les Thai, les Muong, les Hoa, les Kho-me. comptent environ un million d'habitants, mais d'autres ne sont que quelques centaines, comme les O-du, les Ro-mam. Leurs langues appartiennent cependant à presque toutes les familles linguistiques de la partie du Sud-est asiatique au Sud du Yangzi-jiang.
Langue austro-asiatiques
a)
Groupe Viet-Muong
Viêt ou Kinh
Muong
Tho
Chut
b)
Groupe môn-kho-me
Kho-me
Ba-na
Xo-Dang
Hre
Co-Ho
Mnong
Xtieng
Kho-mu
Bru-Vân Kieu
Co-tu
Gié-Trieng
Ta-ôi
Ma
Co
Cho-ro
Xinh-mun
Khang
Mang
Brâu
Ro-màm
O-du
c)
Groupe tày-thai
Tày
Thai
Nùng
San Chay
Giay
Lao
Lu
Bo Y
d)
Groupe hmông-dao
Hmông (Mèo)
Dao
Pà Thèn
e)
Groupe dit kadai ou co lao
La Chi
Co Lao
La Ha
Pu Péo
Langue austronésiennes
Langue sino-tibétaines
a)
Groupe Malayo-polynésien
Gia-rai
E-dê
Cham
Ra-glai
Chu-ru
a)
Groupe han
Hoa
San Diu
Ngai
b)
Groupe tibéto-birman
Hà Nhi
Phù La
Hù
Lô Lô
Công
Si La
A ces 54 ethnies s’incorporent des centaines de groupuscules locaux aux appellations différentes et parlant presque autant de dialectes.
Tous sont venus soit en masse, soit par petits groupes au Vietnam à des époques historiques différentes, surtout au cours de ce millénaire, chassés par l’oppression sanglante de la Cour féodale chinoise, l’invasion des Siamois, les révoltes, les famines, les épidémies etc...
Les relations linguistiques, raciales, culturelles évoluaient progressivement pour aboutir à une intégration allant parfois jusqu’à ne plus laisser aucun vestige de certains groupes. Ces brassages et la cohabitation ont fait qu’aujourd’hui, ces ethnies vivent souvent en groupes séparés dans des localités différentes.
Mais le caractère ethnique ne s’exprime plus toujours avec netteté, n’étant parfois conservé que dans quelques détails culturels distinctifs.
L’économie des communautés, autrefois autarcique, dépendait alors dans une grande mesure de la nature. Aujourd’hui les montagnards ont besoin de sel, des instruments en fer, des jarres, des parures en argent, des objets en cuivre, des fils de couleurs, du poisson, du nuoc mam etc... venus des plaines. Et les gens de la plaine font venir de la montagne buffles, bœufs, bambou, bois, plantes médicinales, produits forestiers etc.