Les Montagnes du Nord Viêtnam à Moto
Contacts multiples

Contacts multiples
Dans les hautes montagnes le même scénario se répète à l’approche des villages. Il n’est pas rare que quelques jeunes filles détalent ou sautent derrière une haie pour se cacher. Au milieu du village la prudence à notre égard est la première réaction. Puis, il y en a toujours un de plus dégourdi que les autres pour venir nous parler.

Le langage Viet de Jeannette fait merveille. Les enfants suivent, les femmes arrivent, touchent nos habits et rient beaucoup. Distribution de bonbons aux enfants. Le signe de détente ultime, c’est quand on nous colle une bouteille de Coca Cola dans les mains sans qu’on l’ait demandée. A partir de là tous les échanges sont possibles et les vieilles femmes, qui ne perdent pas le nord, proposent de nous vendre des vêtements, des bijoux et de l’artisanat de fabrication locale. Le départ se fait toujours sous des signes d’au revoir amicaux.
Le soleil et la chaleur sont présents en ce mois d’avril 95 et mettent fin à un hiver pluvieux. Short et T. Shirt sont adoptés la nuit comme le jour. Ainsi les pistes sont sèches et nous ne risquons pas l’embourbement qui les rend complètement impraticables. En revanche nous mangeons parfois de la poussière, aussi les rivières sont elles attirantes et à plusieurs reprises nous nous rafraîchissons dans les piscines naturelles.

Les repas se prennent la plupart du temps dans ce qui semble être un restaurant (rien de marqué, parfois “Pho” -soupe- ou “Mi” -nouilles-). Les constructions sont en planche, les tables et les tabourets en plastique et le menu celui rendu possible par le disponible. Soupe de nouilles, légumes du pauvre, riz et thé se trouvent le plus souvent, pratiquement pas de viande. Il n’y a que dans les villes des plaines que l’on trouve des repas vraiment complets avec poulet, canard etc. Là, même du serpent et du chien sont proposés. Le ravitaillement d’essence se fait ici et là au bord de la route, des bouteilles de 1 litre dans des cageots font office de pompe à essence.
Quelque part vers Nam Cay, une femme Thaï, fille d’un français et d’une Thaï, nous demande de retrouver son père en France. Mais elle n’a aucun élément, pas même le nom, difficile dans ces conditions.

Le petit bruit apparu depuis un petit moment sur ma moto se précise. L’inquiétude sera de courte durée, la chaîne casse, Dieu merci, en haut d’une descente. Roue libre jusqu’au village du bas où la réparation sera effectuée. Lors de la réparation de la crevaison le remontage de la roue arrière ne devait pas être super, bien que rien d’apparent, et c’est probablement là la cause de la rupture de la chaîne.