Les Montagnes du Nord Viêtnam à Moto
De Lai Chau vers la plaine

De Lai Chau vers la plaine

A Lai Chau nous retrouvons la route goudronnée. C’est le jour du marché lorsque nous arrivons. La place est bigarrée de couleurs et de costumes traditionnels divers. Les tenues semblables sont réunies par 5 ou 6 personnes et permettent de comprendre que les différentes ethnies sont descendues par petits groupes de leur montagne à la ville. Kho Mù, Mong, Xinh Mun, Si La, Công, on ne sait lequel est lequel mais cela ne gâche rien à la mosaïque.
Le voyage se poursuit sur une route sinueuse mais praticable à une allure correcte. Tout le long, le paysage est magnifique, régulièrement parsemé de colonnes de fumées émanant des brûlis. Les montagnes sont surprenantes, surtout l’un des cols que l’on franchit dans la brume. L’ambiance est fantasmagorique, nous mettrons là l’imperméable pour la première fois. Plus loin dans la vallée à nouveau des rencontres : photos, sourires, thés...

La plaine se rejoint plus tard vers Thuan Chau et Son La. Avec elle les ethnies se font plus rares ou, plus exactement, l'uniformisation des vêtements de caractère occidental les a rejointes, c'est dommage, la pluralité se perd. Le groupe Viet a étendu son influence jusqu'au pied des montagnes. Phö Lá, La Ha, Muong, Thaï se ressemblent de plus en plus vu de loin. Nous croisons quand même des jeunes filles Dao aux Sapèques dans leur costume traditionnel. Le conserveront elles longtemps encore ?
Viendront ensuite Moc Chau puis Hoa Binh mais déjà la montagne s’éloigne, la paix des rizières en terrasse et des villages sans électricité ni eau courante n’est plus là. Le trafic routier est ici plus intense, les gros camions nombreux et dangereux autant par leur état (on se demande comment ils roulent encore), que par la conduite des chauffeurs. Ce qui n’empêche pas à des enfants de jouer assis par terre sur le bitume !

Fin: A Hanoï, le souvenir de ce voyage qui sera le plus marquant est déjà clairement présent. Au milieu de la diversité des tenues vestimentaires, aussi surprenantes que les gens qui les portent ou que leurs coutumes, ce sera le trait commun à tous ces peuples de la montagne : ce sentiment qu’ils dégagent tous d’être heureux, d’être bien dans leur peau, de ne pas être stressé, de sourire tout le temps, d’être bien dans la vie qu’ils mènent. Ils n’ont pourtant ni voiture, ni télévision et électroménager, ni ordinateur, ni super marché et leur choix de consommation, bien limité, fonctionne encore sur le troc. A méditer.
Ce périple, riche sur de nombreux plans, est passé trop rapidement et laisse nostalgique. Sur les hauts plateaux du Centre du Vietnam, il y a paraît-il de nombreuses ethnies...